Vous êtes dirigeant d’une scierie et vous commencez à envisager une vente ou une transmission ?
Entre enjeux industriels, spécificités de la filière forêt-bois, et valorisation souvent complexe, céder une scierie est un exercice à part entière, qui ne s’improvise pas.
Contrairement à une entreprise de services ou de négoce, une scierie cumule des caractéristiques uniques :
- Équipements industriels lourds, souvent amortis sur 10 à 20 ans
- Forte dépendance à la ressource forestière locale
- Conformité environnementale et contraintes réglementaires
- Volatilité des marchés bois (résineux/feuillus, construction, export…)
👉 Objectif de ce guide : vous donner un plan d’action structuré et spécifique au secteur bois, pour valoriser au mieux votre entreprise, éviter les pièges classiques, et sécuriser la cession face aux bons repreneurs.
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Vendre une scierie : une opération industrielle, pas une simple transmission d’entreprise
Une scierie n’est pas une société comme une autre.
Elle est au cœur d’une chaîne de valeur locale, avec un rôle stratégique : transformer une matière première vivante et irrégulière (le bois brut) en produit normé pour les marchés de la construction, de l’industrie ou de l’énergie.
Les facteurs qui rendent la vente complexe :
- 📍 Dépendance territoriale : proximité forêt, relations avec les ONF ou propriétaires privés
- 🏗️ Immobilisations lourdes : ligne de sciage, séchoirs, chaudière biomasse…
- 🔄 Flux cycliques : variation des prix bois, saisonnalité, stocks à forte valeur
- 🌿 Normes environnementales strictes : poussières, traitement des eaux, copeaux, etc.
🎯 Ce qu’en attend un repreneur : une structure solide, un outil de production efficient, une équipe autonome, un foncier adapté… et une vision claire du potentiel de croissance.
Réaliser un audit de cession spécifique à la scierie
Avant toute mise sur le marché, il est indispensable de faire un diagnostic global de l’entreprise. Ce “pré-audit” permet de renforcer vos points forts et corriger les faiblesses visibles.
Les éléments clés à analyser :
Systèmes de valorisation des sous-produits (copeaux, plaquettes, sciure, chaleur)
Capacité de sciage (m³/an) installée vs utilisée
Parc machine (âge, taux d’automatisation, maintenance, goulots d’étranglement)
Certifications : PEFC, FSC, Bois des Alpes, CE2+
Typologie des clients : charpentiers, industriels, GSB, négociants
Localisation : proximité forêt, axes routiers/logistiques, emprise foncière
Dépendance à un grand client ou fournisseur ?
Déterminer le prix de vente de la scierie
La valorisation d’une scierie ne repose pas uniquement sur l’EBE. Elle doit tenir compte d’actifs physiques importants, de stocks complexes… et de paramètres spécifiques au secteur bois.
Les 3 méthodes courantes à adapter :
- Actif net réévalué : pertinent si l’outil de production est très capitalisé (terrain, machines)
- Méthode des multiples : basée sur l’EBE ou le résultat, à ajuster selon la stabilité des flux
- DCF (Discounted Cash Flow) : utile si votre carnet de commandes et vos marges sont prévisibles
À intégrer dans votre valorisation :
- Valeur réelle du stock bois (attention aux variations saisonnières !)
- Niveau d’automatisation du process
- Potentiel de développement : bois-énergie, seconde transformation, export
- Coût de l’énergie et stratégie d’autoproduction
- Contrats commerciaux récurrents
🎯 Conseil : faites appel à un cabinet de valorisation spécialisé en PME industrielles ou dans le bois.
Quizz – Vos motivations pour vendre
Certains dirigeants préférerons quitter leur entreprise une bonne fois pour toute. D’autres souhaitent rester impliqués à temps plein ou à temps partiel pour collaborer avec le repreneur. Passez notre quizz gratuit pour mieux comprendre vos motivations :
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Trouver les acheteurs potentiels pour la scierie
Tous les acheteurs potentiels n’ont pas les compétences ou les intérêts alignés avec votre scierie. D’où l’importance de filtrer les profils.
Les 4 profils à cibler :
- 🏭 Industriel de la filière bois : intégration verticale, consolidation d’un réseau
- 🧰 Concurrent local : croissance externe ou rachat d’un parc machines/clientèle
- 👨🔧 Repreneur individuel : souvent un cadre du secteur bois, avec appui bancaire ou familial
- 💼 Fonds d’investissement / Family office : intéressés si CA > 2M€, avec EBITDA solide
💡 Conseil : passez par un cabinet spécialisé dans la transmission d’entreprises industrielles, si possible avec réseau bois ou forestier.
Construire un dossier de présentation professionnel
Le “mémorandum d’information” est votre outil de vente n°1. Il doit rassurer, convaincre et justifier la valorisation annoncée.
Il doit contenir :
- L’histoire de la scierie, ses valeurs, son positionnement
- Les chiffres clés : CA, marges, volumes sciés, effectifs (sur 3 à 5 ans)
- La cartographie clients & fournisseurs
- État du parc machines (avec photos, dates, investissements récents)
- Axes de croissance non exploités
- Données environnementales et certifications
- Éléments RH : organigramme, compétences clés, autonomie de l’équipe
🎯 Astuce : faites relire ce document par un expert transmission ou un conseil M&A spécialisé bois.
La scierie doit-elle être vendue en l’état ou être rénovée avant la vente ?
a) Vendre en l’état : rapide mais à décote
✅ Avantages :
- Pas de nouveaux investissements
- Dossier rapidement présentable
- Moins de mobilisation personnelle en fin de parcours
❌ Inconvénients :
- Le repreneur exigera une décote sur les équipements vieillissants
- Peut réduire la cible à des repreneurs opportunistes ou très capitalisés
- Plus difficile de justifier un prix de vente ambitieux
💬 À noter : si le parc machine est vieillissant mais fonctionnel, le repreneur pourra valoriser un projet de modernisation… mais il l’intégrera dans sa négociation.
b) Rénovation avant vente : investissement stratégique
✅ Avantages :
- Améliore la rentabilité (marge, productivité, économies d’énergie)
- Facilite la valorisation par méthode DCF ou multiples
- Attire des repreneurs industriels plus sérieux ou des fonds
- Donne une image de structure dynamique et saine
❌ Inconvénients :
- Investissement initial à prévoir (capex)
- Délai de rentabilisation parfois supérieur à votre horizon de cession
- Nécessite une phase de transition active
💬 À noter : il ne s’agit pas de tout rénover, mais d’investir dans les points stratégiques qui valorisent le plus :
| Zone à moderniser | Impact sur la valorisation |
|---|---|
| Ligne de sciage (automatisation) | 📈 Très fort |
| Valorisation des déchets (bois-énergie) | 📈 Fort |
| Système ERP / traçabilité bois | 📈 Moyen à fort |
| Séchoirs ou chaudière biomasse | 📈 Fort si marché concerné |
| Réfection des bâtiments | 📉 Faible à moyen (sauf état critique) |
Quels sont les risques à prendre en compte lors de la vente d’une scierie ?
1. Mauvaise confidentialité de l’opération
Risque : la rumeur d’une vente peut démobiliser l’équipe, inquiéter les clients ou alerter les concurrents.
Comment l’éviter :
- Limiter le cercle d’information
- Signer des accords de confidentialité (NDA) stricts
- Utiliser un intermédiaire professionnel pour filtrer les repreneurs
2. Parc machine vieillissant ou sous-performant
Risque : si les équipements sont obsolètes, le repreneur demandera une forte décote, voire abandonnera l’acquisition.
Comment l’éviter :
- Anticiper une mise à niveau ciblée (voir étape précédente)
- Présenter un plan d’investissement clair à 3 ans
- Fournir un état technique documenté du matériel
3. Dépendance à un client ou fournisseur clé
Risque : si >30 % du CA dépend d’un seul acteur, la valorisation chute car le risque perçu est élevé.
Comment l’éviter :
- Diversifier si possible avant la vente
- Sécuriser des contrats à long terme (clients ou forêt)
- Mettre en avant des pistes de développement commercial
4. Problèmes RH ou dépendance au dirigeant
Risque : si l’entreprise repose trop sur vous (gestion, technique, négo client), elle est difficilement transmissible.
Comment l’éviter :
- Déléguer les fonctions clés en amont (production, relations clients…)
- Mettre en place un organigramme opérationnel clair
- Proposer un accompagnement post-cession (6-12 mois)
5. Manquements juridiques ou fiscaux
Risque : non-conformité environnementale, absence d’autorisations, contentieux latent… peuvent faire capoter la vente.
Comment l’éviter :
- Réaliser un audit juridique et fiscal avec un cabinet spécialisé
- Mettre à jour les documents (baux, contrats, certificats, agréments ICPE…)
- Anticiper les demandes de garantie d’actif et de passif
Conclusion – Réussir la vente de votre scierie : entre stratégie, méthode et anticipation
Vendre une scierie, c’est bien plus qu’un acte administratif ou comptable.
C’est une opération stratégique, technique et humaine, qui engage la pérennité d’un outil de production souvent construit sur plusieurs décennies.
👉 Pour réussir cette transmission dans les meilleures conditions, il faut :
- Préparer l’opération en amont (audit, organisation, dossier)
- Valoriser les bons leviers (machines, contrats, certifications…)
- Identifier le bon profil de repreneur, en fonction de votre vision
- Éviter les risques classiques : dépendance client, obsolescence, juridique
- Et surtout, vous entourer des bons experts : secteur bois, fiscalité, transmission industrielle
🎯 Une scierie bien préparée, bien valorisée et bien accompagnée se vend plus vite, plus cher, et dans de meilleures conditions humaines.
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