Vendre une entreprise de charpente métallique est une opération stratégique, bien plus complexe qu’un simple passage de relais.
Ce secteur exigeant — mêlant compétences techniques, équipements lourds et main-d’œuvre qualifiée — demande une préparation minutieuse pour maximiser la valeur de cession.
Que vous soyez artisan, gérant de PME ou industriel, ce guide complet vous accompagne pas à pas : comment valoriser votre entreprise, éviter les pièges courants, séduire les bons repreneurs et réussir une transmission sereine, rentable et structurée.
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Comment vendre une entreprise de charpente métallique ?
Le marché de la charpente métallique, en pleine mutation, impose aujourd’hui une approche rigoureuse pour toute transmission. Entre pénurie de soudeurs qualifiés, hausse du coût des aciers, et renforcement des normes techniques (EN1090, marquage CE, RT2012/RE2020), vendre dans de bonnes conditions nécessite 12 à 36 mois de préparation active.
Contrairement à d’autres métiers du BTP, la charpente métallique est capitalistique, avec une part importante du chiffre d’affaires absorbée par le parc machine (plieuse, cisaille, ligne de perçage, pont roulant…) et les investissements en ingénierie (bureau d’études interne, logiciels de CAO/DAO comme Tekla Structures, Advance Steel…).
👉 Ce niveau d’exigence rend les repreneurs plus sélectifs, surtout s’ils viennent d’un autre segment du bâtiment. Ils s’attendent à trouver une organisation autonome, des contrats cadres sécurisés (ex : marchés publics, industriels, GMS), une traçabilité des projets, et une culture du respect des délais.
Combien vaut une entreprise de charpente métallique ?
La valeur d’une entreprise de charpente métallique ne se résume pas à une formule théorique. Elle dépend :
- du niveau de rentabilité récurrente
- du parc machine et de son état
- de la capacité de production autonome
- de la qualité du carnet de commandes
- et surtout : de ce qu’un repreneur peut en tirer demain, sans dépendre de vous.
Voici les 3 méthodes les plus utilisées dans le secteur, avec leurs avantages, limites et ratios chiffrés :
1. La méthode des multiples d’EBE (ou EBITDA) – la plus utilisée dans le BTP industriel
💡 Valeur = EBE (ou EBITDA) retraité x multiple sectoriel
Pourquoi c’est pertinent ici ?
- Parce que la charpente est un métier de marge brute maîtrisée, avec peu d’aléas si l’organisation est bien huilée.
- Le résultat d’exploitation retraité (EBE ou EBITDA) reflète bien la capacité à générer du cash.
Les multiples observés dans la filière (source : transactions réelles 2021-2024) :
| Type d’entreprise | Multiple d’EBE | Exemple |
|---|---|---|
| TPE < 1,5 M€ CA, peu structurée | 2,5 à 3,5x | EBE 200 K€ → valeur 600 K€ |
| PME 2-5 M€ CA, équipe autonome | 3,5 à 5x | EBE 500 K€ → valeur 2 à 2,5 M€ |
| PME > 5 M€ CA avec Bureau d’études fort | 5 à 6x | EBE 800 K€ → valeur 4 à 5 M€ |
| Entreprise dépendante du dirigeant | -30 % à -50 % | EBE 300 K€ → valeur 400 K€ seulement |
🔍 Attention : le multiple baisse si :
- le dirigeant est indispensable au quotidien
- le parc machine est vétuste
- l’entreprise dépend de 1 ou 2 clients ou marchés publics
- il n’y a pas de process formalisés
✅ Le multiple monte si :
- l’équipe tourne sans vous
- les équipements sont récents, avec contrats de maintenance
- le carnet de commandes est ferme sur 6-12 mois
- vous avez une spécialisation technique (ex : charpente acier inox pour agro, ERP, stockage, sur-mesure, etc.)
2. La méthode patrimoniale – pour les entreprises très équipées ou peu rentables
💡 Valeur = Actif net réévalué (machines, immeuble, véhicules) – dettes financières
Idéale si :
- L’entreprise possède un atelier ou terrain en propriété
- Le parc machine est conséquent mais la rentabilité faible
- Vous souhaitez justifier une valeur plancher en l’absence de résultats solides
Exemple concret :
- Machines achetées 600 K€, valeur marché 350 K€
- Atelier valorisé 500 K€
- Dettes bancaires restantes : 200 K€
➡️ Valeur patrimoniale estimée = 350 + 500 – 200 = 650 K€
⚠️ Cette méthode est souvent utilisée par des repreneurs pour faire baisser la valorisation si les résultats ne sont pas au rendez-vous.
3. La méthode DCF (discounted cash flows) – pour les dossiers bien préparés ou à potentiel
Peu utilisée sur les TPE-PME classiques, cette méthode repose sur un business plan solide à 3-5 ans et la capacité à générer du cash sur la durée.
✅ Intéressante si :
- Vous avez des marchés récurrents sécurisés
- Vous prévoyez une croissance (nouveau dépôt, embauche, diversification produit)
- Vous souhaitez valoriser un potentiel au-delà des résultats historiques
Exemple : entreprise de 4 M€ de CA avec un plan de développement vers la charpente métallique légère pour maisons modulaires = valorisation potentiellement boostée par un investisseur structuré.
Conseil expert : combine les approches
Un bon dossier de cession inclura :
- une valorisation par multiples d’EBE (standard marché)
- un actif réévalué (pour poser un plancher)
- une projection DCF si tu veux attirer un profil investisseur (ou fonds)
🎯 Objectif : créer une fourchette de valorisation justifiée (ex : “entre 1,9 et 2,3 M€ selon profil repreneur et hypothèses retenues”)
Préparez votre entreprise pour la vente
1. Un capital matériel structurant, à valoriser avec méthode
Votre outil de production est un actif majeur. Il doit être inventorié, chiffré, entretenu et justifié. On parle ici de :
- Ponts roulants, cabines de peinture, cabines de grenaillage
- Plieuses numériques, cisailles guillotines, scies à ruban, perceuses à colonne CNC
- Outils de manutention et transport : camions-grues, chariots, remorques spécifiques
- Logiciels métiers (ex : Tekla Structures, GRAITEC, AutoCAD, ERP sur mesure)
💡 Un repreneur regardera le taux d’utilisation réelle, le niveau d’amortissement, et les besoins en renouvellement à 3-5 ans. Un audit du parc machine renforce la crédibilité de la valorisation.
2. Une main-d’œuvre rare, qualifiée… et souvent difficile à remplacer
Le manque de soudeurs certifiés, monteurs-poseurs ou conducteurs de travaux dans le secteur est un vrai frein pour les repreneurs. Si vous disposez :
- D’un noyau d’équipe stable depuis plusieurs années
- D’un chef d’atelier ou d’un conducteur de travaux expérimenté
- D’un processus d’intégration ou de formation interne
… mettez-le en avant. Ce capital humain est souvent aussi stratégique que votre carnet de commandes.
3. Des normes complexes mais rassurantes pour l’acheteur
Certaines entreprises de charpente travaillent en ISO 9001, EN1090-1 EXC2/3, avec marquage CE obligatoire sur tous les éléments structurels.
- 👉 Conservez à disposition tous les audits de conformité, manuels qualité, et documents de contrôle.
- 👉 Présentez vos procédures de fabrication, de traçabilité et de contrôle final (soudure, galvanisation, peinture…).
Un repreneur technique sera attentif à la maturité de vos systèmes qualité. Un repreneur financier y verra une barrière à l’entrée qui protège votre position sur le marché.
4. Un cycle de production multi-étapes à bien décrire
Contrairement à d’autres métiers du BTP, la charpente métallique nécessite :
- Un bureau d’études interne ou externalisé
- Une fabrication en atelier, sous contraintes techniques strictes
- Une logistique coordonnée (levage, transport, stockage)
- Une pose sur site dans des conditions souvent complexes (co-activité, délais serrés, météo)
💡 👉 Cartographiez ce process avec des schémas simples : cela permet au repreneur de visualiser le niveau de structuration de votre entreprise.
5. Des clients parfois concentrés : attention à la dépendance
Beaucoup d’entreprises du secteur ont une dépendance significative à 2-3 donneurs d’ordres (ex : grandes entreprises générales, collectivités, industrie lourde…).
Si c’est le cas :
- Documentez la nature des contrats (cadres, récurrents, appels d’offres)
- Montrez la diversité des typologies de chantiers (tertiaire, industriel, agricole, génie civil…)
- Expliquez vos leviers de prospection ou de fidélisation
🎯 Objectif : transformer un risque perçu en levier de confiance, en montrant que vous maîtrisez votre portefeuille clients.
Conclusion : votre entreprise de charpente métallique a de la valeur
Céder une entreprise de charpente métallique, ce n’est pas simplement tourner une page.
C’est transmettre un outil de production, un savoir-faire métier, des équipes formées, et bien souvent, plusieurs décennies d’efforts, de risques et de construction.
Si la transmission est bien préparée, elle peut se transformer en véritable levier patrimonial, voire ouvrir une nouvelle étape professionnelle ou personnelle plus sereine.
✅ Une entreprise bien valorisée, bien documentée, et portée par une équipe structurée peut se vendre 20 à 40 % plus cher qu’une structure laissée “en l’état”.
Mais pour cela, il faut :
- anticiper (18 à 36 mois à l’avance),
- objectiver la valeur de votre entreprise (avec des chiffres, pas des “on-dit”),
- se faire accompagner par des experts qui connaissent le BTP, pas des généralistes.
Vous ne vendrez qu’une seule fois. Ne le faites pas seul.
🎯 Que vous soyez en réflexion ou prêt à passer à l’action, il n’est jamais trop tôt pour préparer la transmission.
Commencez par une étape simple : faire évaluer objectivement votre entreprise.
💶 Quel prix pouvez-vous vraiment obtenir de votre entreprise ?
La valeur d'une entreprise ne dépend pas que du chiffre d'affaires.
Découvrez en quelques minutes si votre société peut prétendre à un prix fort… ou si des points bloquent la cession.
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